La Transat AG2R attire des pointures
VOILE - La course s'élance ce dimanche de Concarneau avec de nombreux grands noms venus se frotter à la jeune garde...
«Je suis très inquiet. Mais ce n‚est pas le bateau qui fait mal au dos, c'est la vieillerie.» Kito de Pavant plaisante à peine. Le Méditerranéen s'élance ce dimanche sur la transat AG2R, une longue régate de 3.890 miles (7204 km) entre Concarneau (Finistère) et Saint-Barthélémy, dans les Antilles. Accompagné du Brestois Sébastien Audigane, le briscard de 49 ans va devoir se réhabituer à naviguer sur une petite embarcation, le Figaro Solo, 8 mètres plus petit que son bateau du Vendée Globe (Groupe Bell). «On prend des habitudes très différentes. Sur un 60 pieds (18,28 m), on anticipe énormément. On fait toujours les manoeuvres plus tôt que trop tard. En Figaro, tout est immédiat», explique Kito De Pavant qui a passé une partie du début d'année à se réentraîner sur ce type de bateau.
«Rien de mieux que la compétition pour s'entraîner»
Il n'est pas le seul. Yann Elies, Jérémie Beyou, Armel Le Cléac'h, Jean Le Cam... La liste de départ de cette Transat courue tous les deux ans ressemble parfois à celle du Vendée Globe. 20 jours à se faire mal pour gagner quelques mètres, des heures à wincher, que viennent faire les anciens dans cette galère? «Le niveau de compétition m'a poussé à revenir. Pour la Route du Rhum, j'ai besoin de naviguer beaucoup et rien de mieux que la compétition pour s'entraîner», analyse De Pavant qui n'a pourtant plus rien à prouver sur cette série.
L' intérêt sportif est évident. Disputée en monotypie (tous les équipages ont le même bateau), la transat AG 2R permet aux skippers chevronnés de se jauger par rapport à la concurrence. Notamment à la jeunesse qui se sert de la série Figaro comme d'un tremplin. «Tout l'hiver, on a beaucoup travaillé sur la gestuelle (pendant les manoeuvres, ndlr). C‚est fondamental sur ces bateaux similaires où on va chercher des dixièmes de noeuds», lâche Kito de Pavant.
En 2009, le vainqueur du Vendée Globe, Michel Desjoyeaux était lui aussi revenu faire ses classes sur la Solitaire du Figaro l'été. Une bonne façon aussi d'occuper l'espace médiatique pour les sponsors. Entre la Transat Jacques Vabre et la Route du Rhum disputée à l'automne, il se sera écoulé près d'un an. «Le Calendrier Imoca laissait un grand vide. Nous avons besoin de prendre des départs. Et les meilleures histoires que l'on peut raconter, c'est quand même quand on est en course», conclut De Pavant.