Barack Obama avec un sac landais

Publié le par actu

L'entreprise landaise Artiga a été choisie pour confectionner 5 500 sacs marins, cadeaux pour les invités du G20 qui se tient à Cannes aujourd'hui et demain.

 L'entreprise de Quitterie Delfour, ici à Magescq, bénéficie d'une reconnaissance internationale inattendue… photos philippe Salvat || Salvat Philippe || Salvat Philippe

L'entreprise de Quitterie Delfour, ici à Magescq, bénéficie d'une reconnaissance internationale inattendue… photos philippe Salvat
( Salvat Philippe)

 L'entreprise de Quitterie Delfour, ici à Magescq, bénéficie d'une reconnaissance internationale inattendue… photos philippe Salvat || Salvat Philippe
|| Salvat Philippe
 

Barack Obama avec un sac marin fabriqué dans les Landes, à Magescq ? Eh oui, c'est possible. Nul ne sait si le président américain rapportera son présent chez lui, mais l'entreprise Artiga, spécialisée dans le tissage basque, a confectionné en un temps record 5 500 sacs marins à l'occasion du G20, qui se tient aujourd'hui et demain à Cannes.

« Fin juillet, j'ai eu un coup de fil de l'Élysée, raconte la patronne d'Artiga, Quitterie Delfour. Un homme charmant me dit qu'il a repéré les produits Artiga sur Internet et qu'il a flashé sur le sac marin. Il me dit : "Je prépare le G20 de Cannes. J'aimerais une cotation sur ce sac ! C'est un cadeau pour les invités du G20. Ils sont 5 500" (NDLR : dont 3 000 journalistes venus du monde entier). » Ou la vie simple comme un coup de fil de l'Élysée…


Sac garni de cadeaux

Avec son air patriotique malgré lui, grâce à ses rayures bleu-blanc-rouge, le sac marin avait en effet toutes les chances de séduire les hautes autorités. « J'avais créé une gamme très Paris, très France, très Atlantique… » Très Jean-Paul Gaultier ? « Oui… mais c'est de l'Artiga », rectifie la pétillante entrepreneuse, qui a racheté l'entreprise landaise en 1999, à l'aube de ses 40 ans.

Moins simple, en revanche, de sortir de l'usine les 5 500 pièces en à peine deux mois… Après tout, les 35 salariés n'ont que dix doigts, même pour Sarkozy, Merkel et consorts. « Il fallait que mes fournisseurs aussi suivent. Ils ont été formidables », tient à préciser la Dacquoise qui ne se fournit qu'en France, à Oloron, à Nantes ou encore en Ariège. « Aucun grain de sable n'est venu enrayer la machine et début septembre, j'ai eu la matière… » Deux mois, 3 000 mètres de tissu, 15 000 m² de toile à espadrille et 1 700 heures passées : et voilà le « sac G20 » prêt à partir sur la croisette. Il sera garni d'autres « cadeaux » représentant la France, comme un stylo Bic, le savon Fragonard, un drap de plage ou encore un carnet de notes.

« On travaille pour le G20 ! »

L'excitation, à son comble dans les ateliers, a fait place à un sentiment de reconnaissance. « Ah oui, c'était générateur d'optimisme ! On se répétait : "On travaille pour le G20, on travaille pour le G20 !" C'est une belle aventure d'entreprise. On était reconnus mais aussi, à travers nous, la fabrication française et sa qualité. » Si la belle histoire a évidemment rejailli sur le moral de l'entreprise et de ses salariés, Artiga n'en a pas vraiment besoin. La petite entreprise ne connaît pas la crise.

En pleine expansion, le petit bijou de Quitterie Delfour n'a cessé de se diversifier depuis une décennie. Neuf boutiques en France (Artiga maison), succès en Italie et peut-être au Brésil d'où la Landaise vient juste de revenir. Pourtant, le créneau choisi était risqué : qualité, savoir-faire d'origine, tisseurs locaux, 100 % écolo… Bref, à l'heure des délocalisations et des produits chinois pas chers, « personne ne croyait que je pourrais être autonome à 100 % ».

Pari « un peu fou »

« C'est vrai que c'était un peu fou de parier sur cette entreprise. Mais j'ai su redonner une connotation plus contemporaine et moderne aux rayures basques. Nous en avons proposé d'autres tout en offrant des objets de maison, de déco, des fauteuils alors qu'avant ce n'était que du tissu. » Artiga, dont le nombre de salariés a doublé en dix ans, reste tournée vers l'avant. « Mon rôle n'est pas d'être dépitée et de se dire "Oh la la, la crise !", mais de chercher de nouveaux marchés pour avancer. » Justement, la crise, il en sera question pendant deux jours au plus haut niveau des États. Et si la crise de l'euro devait par malheur « mettre dans le sac » ce G20, au moins ce ne serait pas dans n'importe lequel…

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