Un bar égyptien du 18e arrondissement de Paris attaqué après le match de foot Algérie-Egypte
Un bar géré par la communauté égyptienne du 18e arrondissement de Paris, a été attaqué et totalement dévasté, jeudi 28 janvier 2010, par des supporters algériens mécontents de la défaite de leur équipe de foot qui affrontait celle de l'Egypte, en demi-finale de la Coupe d'Afrique des nations. Un homme a été blessé au visage lors de l'affrontement.
Le bar, situé 11 rue Joseph Dijon, dans le 18e arrondissement de Paris, est totalement dévasté. La vitrine est brisée. Des pierres, grosses comme deux fois le poing, jonchent le trottoir. Des rétroviseurs arrachés aux voitures en stationnement parsèment les lieux au milieu des débris de bouteilles. Autant de projectiles utilisés par les assaillants pour démolir l'établissement. A l'intérieur, les banquettes ont été retournées. La télé, intacte, a échappé au déferlement de violence.
"Le match n'était même pas terminé quand nous avons été attaqués, raconte Zahrm, le frère du patron de l'établissement, siège du Centre culturel et social de l'association pour les enfants de l'Ouest, géré par la communauté égyptienne. Une quarantaine de gars, des filles aussi, qui déboulaient en vagues successives en criant leur haine de l'Egypte. Des supporters algériens ? Pas question de parler de supporters. C'était de la violence gratuite, du racisme."
Une centaine de clients assistaient alors au match de foot Algérie - Egypte, une demi-finale de la Coupe d'Afrique des nations qui se déroule actuellement en Angola. L'Algérie venait d'encaisser son troisième but. Sans en avoir marqué aucun. Surpris par la violence de l'attaque, les supporters égyptiens se sont enfuis par les cuisines pour se réfugier dans une petite cour. Sans défense. "Ils auraient pu tuer," poursuit Zahrm.
"La police est intervenue plus d'un quart d'heure après avoir été prévenue, soulignent les témoins. Une seule voiture d'abord. Puis, quelques minutes plus tard, trois nouveaux véhicules. Accompagnés par les pompiers." Miraculeusement, l'expédition punitive n'aura fait qu'un seul blessé, coupé au visage par un éclat de verre. L'apparition des forces de l'ordre a finalement fait fuir les agresseurs. Lesquels ont auparavant dérobé la caisse : 2000 euros, selon Zahrm. Aucune arrestation n'a été effectuée.
Gestes obscènes, injures raciales, vers 23h15, une heure après les premiers incidents, une dizaine d'assaillants, alignés à la hauteur du 2 rue Joseph Dijon, à deux pas du métro Simplon, défiait toujours les clients du bar cinquante mètres plus loin. Lesquels s'étaient cette fois armés de barres de fer et de tessons de bouteilles pour répondre à une nouvelle attaque. Qui n'a finalement pas eu lieu. La police patrouillait régulièrement dans le quartier.