Route du Rhum: une dose de géant
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Départ de la Route du Rhum, le 29 octobre 2006 à Saint-Malo M.Mochet / AFP
VOILE - Cette année, la Route du Rhum se déguste avec une certaine nostalgie...
Le bassin Vauban de Saint-Malo a l’habitude des bateaux d’exception. Ici, on a vu passer la Grande Hermine de Jacques Cartier, ou le Renard du corsaire Robert Surcouf, la star d’ici. Alors ce ne sont pas quelques énergumènes sur des coques en carbone qui vont effrayer les buveurs de rhum... Sauf si ce rhum-là, un peu ambré, a le goût des premières fois.
Car pour cette 9 e édition, autant par envie que par pragmatisme (les trimarans ORMA ont disparu), les organisateurs ont décidé de renouer avec la liberté des multicoques géants qui ont fait la gloire des éditions des années 70 et 80. La liberté ou plutôt la démesure, diraient nos amis anglais qui n’ont jamais compris l’attirance des Français pour ces grands bateaux instables. «La Route de Rhum, c’est aussi une certaine folie. Ces grands bateaux sont merveilleux sur une ligne de départ. Je me souviens de Royale passant le Cap Fréhel, c’était magique», se rappelle Yves Le Blévec skipper du trimaran Actual.
Le facteur météo et le saut dans l’inconnu
Dimanche à 13h02, parmi les 85 skippers, ils seront donc 9 sur la ligne de départ de la Classe Ultime. Certains très ambitieux, comme les modernes Franck Cammas ou Thomas Coville et les vieux loups de mer, Francis Joyon ou Philippe Monet. D’autres un peu zinzins à la barre de vieux bateaux. Bertrand Quentin a passé des années à retaper Côte d’Or 2, l’ancien bateau d’Eric Tabarly.
En espérant que la météo bretonne soit clémente avec ces solitaires. Car l’exercice de la voltige automnale peut être périlleux. «C’est bien pour le grand public. Mais il ne faut pas non plus que ça redevienne une classe no limit où tout est permis avec les drames que l’on a connu sur d’autres éditions», rappelle Armel Le Cléac’h, skipper de Brit Air, un monocoque. En 1986, c’est d’ailleurs la disparition de Loïc Caradec sur le catamaran géant Royale qui avait poussé les organisateurs à instaurer une limite de taille. «Vous pouvez aller dire à Francis Joyon qu’il prend des risques. Mais vous avez intérêt à courir vite», tranche en rigolant Michel Desjoyeaux, skipper de Foncia et vainqueur en multicoque en 2002 après une édition qui avait décimée les multicoques (3 trimarans à l’arrivée).
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Ce qui est sûr c’est qu’entre ces 9 skippers aux machines si différentes, cette transat est un saut dans l’inconnu. «La course est moins écrite qu’il y a 4 ans. Même avec 150 miles d’avance aux Açores, un des bateaux qui marche mieux au portant dans les alizées pourra toujours revenir», explique Yann Guichard, skipper de Gitana. Avec au bout des 3150 milles et le tour stressant de la Guadeloupe, la promesse d’une fête. Car à Pointe-à-Pitre, on a toujours eu le sens de l’accueil. Surtout un verre de rhum à la main.