Pourquoi Grégory Coupet pourrait prendre sa retraite
83ème minute. Une balle anodine consécutive à une attaque auxeroise semble filer en corner. Volontaire, le gardien parisien Grégory Coupet tente de dégager le ballon avant qu'il ne franchisse la ligne. Au sprint. En bout de course, il va au bout de son action et tacle. Mais pris dans son élan, l'ancien joueur de l'OL ne peut rien faire quand son pied gauche se coince dans la pelouse. En porte-à-faux, sa cheville lâche et se brise. Coupet, pourtant dur au mal, se tord de douleur. Placé sur un brancard, il est immédiatement remplacé par son second, le Géorgien Apoula Edel, déjà aperçu en coupe nationales. Dimanche, le PSG communiquera dimanche sur la durée de l'indisponibilité de son joueur, mais la nature de la blessure laisse penser qu'il pourrait ne plus fouler une pelouse d'ici à la fin de la saison.
Un leader respecté
Le coup est dur pour le club de la capitale, qui comptait beaucoup sur l'expérience de l'ex-international. Solide sur le terrain, Grégory Coupet s'était naturellement imposé comme un leader de vestiaire lors de son arrivée l'été dernier après une saison quasi-blanche à l'Athlético Madrid. Mais son remplaçant, Edel, a déjà montré en coupes nationales que l'on pouvait compter sur lui. Agé de 23 ans, il aura tout à prouver et ne pourra plus se retrancher dans l'ombre du titulaire. A lui de s'imposer... ou de composer avec une recrue lors du prochain mercato hivernal, s'il ne donnait pas satisfaction à l'entraîneur, Antoine Kombouaré.
Il devra cravacher pour revenir
De son côté, Grégory Coupet devra se remettre de sa blessure et une fois guéri, travailler dur pour retrouver son meilleur niveau. Cette situation ne lui est d'ailleurs pas étrangère. En août 2007, alors qu'il évoluait à Lyon, le gardien avait été victime d'une rupture des ligaments croisés à un genou. A force d'acharnement, il avait repris sa place dans l'effectif lyonnais, après de nombreuses complications. Mais son retour dans les cages rhodaniennes fut assez poussif. Et son Euro 2008 décevant, à la suite de cette préparation dans l'urgence. De l'aveu de certains observateurs, Grégory Coupet n'a jamais retrouvé son niveau de 2006, lorsqu'il postulait ouvertement à une place de titulaire en équipe de France en vue du Mondial allemand.
Une question de motivation
La blessure de Coupet inquiète mais son retour dépendra essentiellement de sa capacité à travailler dur. En effet, plus le temps passe, plus il est difficile pour un sportif de haut niveau de retrouver son niveau. Avec l'immobilisation d'une jambe, la fonte musculaire est conséquente et il faut du temps pour retrouver endurance, force et explosivité. Et cette durée de reprise a tendance à s'allonger, à mesure que le sportif prend de l'âge. Ainsi, par le passé, de nombreux sportifs ont perdu patience devant l'ampleur de la tâche ou la peur de ne plus prétendre à leur niveau passé. Ce fut notamment le cas du skieur Jean-Luc Crétier, ancien champion olympique de descente à Nagano, en 1998.
La peur de ne plus être au niveau
Mais à l'inverse, l'Autrichien Hermann Maier sut dépasser sa chute en moto de 2001, pour ensuite finir second en 2003 du super-G des championnats du monde de Saint-Moritz ou encore remporter la Coupe du monde en 2004. Certes, Grégory Coupet ne manque pas de caractère mais il devra avoir la certitude de retrouver ses sensations. Et une forme suffisante pour jouer en Ligue 1. En effet, le natif du Puy-en-Velay, septuple champion de France, n'accepterait pas d'afficher un niveau indigne de son palmarès. A quelques semaines de ses 37 ans, il pourrait donc, comme d'autres avant lui, se retirer. Pour éviter la saison de trop.