Marie N'Diaye, première au Goncourt

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Marie N'Diaye, lauréate du prix Goncourt 2009 /MARTIN BUREAU/AFP
PORTRAIT - L'écrivaine franco-sénégalaise a reçu le prix littéraire le plus prestigieux...
Elle l'a fait. Marie N'Diaye est la première femme à avoir obtenu le Goncourt depuis 1998. L'objet de sa consécration? Son ouvrage intitulé Trois femmes puissantes (éd. Gallimard), qui regroupe trois récits dont les héroïnes résistent pour préserver leur dignité, entre la France et l'Afrique.

«Un roman, ou trois récits juxtaposés, liés les uns aux autres par des éléments narratifs explicites mais ténus?, s'interrogeait Télérama. Qu’importe ces définitions, quand on se trouve en présence d’un objet littéraire d’une si évidente cohérence, où la puissance imaginative, la profondeur introspective, la maîtrise formelle sont portées à un niveau hors du commun.» Une oeuvre saluée par la critique, sauf peut-être ici,
sur le site La République des lettres, qui tempère: «Si la sorcière narratrice et auteur de ce livre a une baguette magique encore un peu pauvrette, elle a d'incisifs moments qui laissent espérer une prise en main plus solide.»

Et Marie N'Diaye d'expliquer, citée par lemonde.fr: «J'ai construit ce livre comme un ensemble musical dont les trois parties sont reliées par un thème récurrent. Ce thème, c'est la force intérieure que manifestent les protagonistes féminins. Norah, Fanta, Khady sont reliées par leurs capacités communes de résistance et de survie.»

Carrière fulgurante


Marie N'Diaye, 42 ans, magnifique visage et yeux endormis, a déjà été sacrée prix Femina en 2001 pour Rosie Carpe, avant d'entrer en 2003 au répertoire de la Comédie-Française avec Papa doit manger. Née le 4 juin 1967 à Pithiviers (Loiret), d'un père d'origine sénégalaise et d'une mère française, elle a grandi en banlieue parisienne. «La seule chose qui change quand on a une origine africaine, c’est qu’on est noir, c’est visible, explique-t-elle lors d'une interview aux Inrocks. Mais c’est tout. J’ai été élevé uniquement par ma mère, avec mon frère, en France. Pas par mon père, avec qui je n’ai jamais vécu, et que je ne suis pas allée voir en Afrique avant l’âge de 22 ans. J’ai été élevée dans un univers 100 % français».

Elle publie à 18 ans son premier roman, Quant au riche avenir (1985). Remarquée par Jérôme Lindon des éditions de Minuit, elle abandonne rapidement ses études pour se consacrer à l'écriture et enchaîne depuis romans et recueils de nouvelles. Une vingtaine en 23 ans, parus pour l'essentiel chez Minuit puis chez Gallimard. Comédie classique (1988), La femme changée en bûche (1989), La sorcière (1996)...

Anti-Sarkozy

En 2007, Marie NDiaye s'est installée à Berlin avec sa famille, ses trois enfants et son compagnon, l'écrivain Jean-Yves Cendrey. Ce départ, c'est la cause directe de l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence française. «Je trouve cette France-là monstrueuse, confie-t-elle. Nous sommes partis juste après les élections, en grande partie à cause de Sarkozy, même si j’ai bien conscience que dire ça peut paraître snob. Je trouve détestable cette atmosphère de flicage, de vulgarité… Besson, Hortefeux, tous ces gens-là, je les trouve monstrueux».

On verra si Nicolas Sarkozy lui adressera ses félicitations dans un communiqué

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