Les Marocains appelés à manifester en faveur d'un transfert de pouvoirs
Le souverain Mohammed VI est indétrônable pour la population marocaine. REUTERS
MAGHREB - A l'appel du Mouvement pour le changement du 20 février lancé sur Facebook...
Les Marocains sont appelés à manifester pacifiquement dimanche pour demander au roi Mohammed VI de transférer une partie de ses prérogatives à un gouvernement élu et d'accroître l'indépendance du système judiciaire.
Les organisateurs du Mouvement pour le changement du 20 février ont réuni sur Facebook plus de 19.000 adhésions à cette manifestation destinée à «rétablir la dignité du peuple marocain» et à réclamer des réformes démocratiques et constitutionnelles et la dissolution du parlement.
Les récentes révolutions tunisienne et égyptienne ont remis en haut de l'agenda politique la réforme de la constitution au Maroc.
A la veille des manifestations, un mouvement de jeunes marocains a fait savoir qu'il se retirait de l'appel en raison de désaccords avec les Islamistes et la gauche.
Mais Saeed Bin Jebli, un porte-parole des organisateurs du rassemblement, a indiqué s'attendre à ce «que des milliers de personnes se joignent aux manifestations dans les principales villes», dont Marrakech.
A Rabat, la capitale, la police a demandé aux habitants de ne pas garer leurs voitures dans les rues principales pour prévenir tout risque de dégâts matériels lors du défilé.
Le Maroc est une monarchie constitutionnelle dotée d'un parlement élu mais la Constitution accorde à la monarchie de larges prérogatives allant de la dissolution du Parlement à l'imposition de l'état d'urgence et le souverain a son mot à dire dans l'attribution de portefeuilles ministériels importants, y compris celui du Premier ministre.
C'est la première fois depuis son accession au trône en 1999 que le rôle de Mohammed VI est à ce point scruté avec attention.
Le degré de participation aux manifestations et les slogans qui seront scandés seront observés de près et feront figure de test de la popularité du monarque qui fuit les médias et les conférences de presse.
Des responsables affirment que l'engagement du Maroc à réformer n'a jamais été aussi palpable que sous le règne de Mohammed VI.
Depuis son arrivée au pouvoir, le monarque a engagé une lutte contre la pauvreté et le taux élevé d'analphabétisme et s'est attaché à développer les infrastructures pour attirer les investisseurs étrangers et créer des emplois.
Le ministre des Finances, Salaheddine Mezouar, a exhorté les Marocains à boycotter la marche pacifique mettant en garde contre «tout écart qui pourrait en l'espace de quelques semaines nous coûter ce que nous avons réalisé ces dix dernières années».
Les agences de notation Standard & Poors et Fitch ont estimé que le Maroc était dans la région le pays le moins susceptible d'être affecté par la vague de manifestations qui secoue le monde arabe.
Des responsables marocains ont pour leur part déclaré que l'Algérie et le Front Polisario, partisans de l'indépendance du Sahara Occidental, pourraient être tentés d'utiliser les soulèvements populaires pour attiser des troubles dans cette région disputée.