Le tribunal autorise Jacques Chirac à être jugé en son absence
Le procès de l'ancien président de la République s'est ouvert ce lundi, vers 13h30.
Le tribunal a tranché. Le procès de Jacques Chirac dans l'affaire des emplois présumés fictifs de la ville de Paris qui s'est ouvert ce lundi au tribunal correctionnel de Paris va se dérouler sans lui. L'ancien président sera jugé en son absence.
Il sera donc représenté par ses avocats comme il l'avait demandé. Les débats sur le fond commenceront mardi après-midi.
L'ancien président de la République, comme prévu, n'était pas présent à la première journée d'audience. Les avocats de Jacques Chirac ont annoncé samedi, rapport médical à l'appui, que l'ancien chef d'Etat, qui aura 79 ans en novembre, « n'a plus l'entière capacité de participer au déroulement des audiences » et qu'il leur avait demandé de le « représenter ». Demande réitérée par Me Jean Veil, l'un de ses défenseurs, lundi après-midi, à l'ouverture du procès. Selon l'avocat, Jacques Chirac n'est « plus dans une situation aujourd'hui de se souvenir de faits qui ont plus de 20 ans ». Le parquet avait de son côté demandé au tribunal d'« accepter » cette requête. Ce qu'il a fait.
Lors de son arrivée au tribunal, Georges Kiejman, un autre des avocats de l'ancien président de la République, a par ailleurs déclaré: « Il est évident qu'un procès qui se tiendrait en l'absence de Jacques Chirac perd beaucoup de son intérêt mais dans la mesure où le président Chirac lui-même le souhaite, je ne peux m'en remettre qu'à la libre décision du tribunal ».
«Je considère que cette absence, sans compter le temps qui s'est écoulé, a vidé cette procédure de son sens », a pour sa part estimé Jean-Yves Le Borgne, qui défend l'un des anciens directeurs de cabinet de Jacques Chirac.
Les parties civiles demandent une contre-expertise
Un point de vue que ne partage évidemment pas Me Jérôme Karsenti, le défenseur de l'association de lutte contre la corruption Anticor, dont la présence comme partie civile a été contestée par la défense de Chirac. Le tribunal ayant reporté jusqu'à l'issue du procès sa décision sur son droit de se porter partie civile.
« Nous avons un dossier d'instruction comprenant 80 tomes (...) et il y a déjà cinq interrogatoires de Jacques Chirac », a dit Me Jérôme Karsenti. « Nous avons donc tous les éléments (...) pour que ce procès se tienne, un procès qui n'est pas seulement le procès de Jacques Chirac, mais le procès de tout un système, celui du RPR au temps de Jacques Chirac à la mairie de Paris. » L'avocat appelle également de ses voeux une contre-expertise sur l'état de santé du principal prévenu. Mais le président Pauthe, qui dirige les débats, a accordé une dispense, totale, au prévenu Chirac.
Au premier jour de l'audience, l'état de santé de l'ex-président, qui souffre d'anosognosie, était au centre de toutes les discussions, ce week-end. « On l'a rencontré à plusieurs reprises, les uns et les autres, et on voit bien qu'il est diminué. C'est d'ailleurs assez émouvant de le voir, lui qui était un homme si dynamique et entreprenant... Il n'a pas tous ses moyens », expliquait Patrick Devedjian, lundi matin sur Europe 1. «j'ai beaucoup de peine en voyant son état de santé aujourd'hui. C'est vrai que je pense à lui», a expliqué le secrétaire général de l'UMP.
L'immunité du chef de l'Etat en question
« Ça n'a pas été facile sans doute pour la famille de demander un certificat médical qui établit devant tous les Français que Jacques Chirac souffre de troubles neurologiques », a réagi ce matin le socialiste Pierre Moscovici sur RMC/BFMTV. A ses yeux, ces faits liés au procès Chirac « prouvent l'absurdité de ce statut pénal du chef de l'Etat qui fait qu'un homme, vingt ans après, n'est pas en état » de répondre devant la justice. Si François Hollande est élu président, il rendra le chef de l'Etat justiciable pendant son mandat, « avec des tamis, des contrôles, pour des faits soit antérieurs à sa prise de fonction, soit détachables de celle-ci », a t-insisté.
«Tout a été fait pour retarder le procès »
Premier ancien président de la République à être renvoyé en correctionnelle, Jacques Chirac, protégé par son immunité présidentielle pendant 12 ans, sera jugé pour des faits remontant au début des années 1990, lorsqu'il était maire de Paris. En mars, le procès avait été ajourné en raison d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). Mais la Cour de cassation avait rejeté cette QPC en mai, permettant de reprogrammer les débats.
« Tout a été fait pour retarder le procès », a regretté ce matin sur Europe 1 Jean-Pierre Dintilhac, procureur de la République de Paris de 1998 à 2002. Ce dernier n'avait pas pu entendre Jacques Chirac, alors protégé par son immunité présidentielle, il y a une dizaine d'années, sur une autre affaire présumée. Pour Jean-Pierre Dintilhac, « le problème n'est pas qu'un vieil homme malade échappe maintenant aux juges, mais c'est qu'il ait pu y échapper aussi longtemps ».
L'ancien président de la République, comme prévu, n'était pas présent à la première journée d'audience. Les avocats de Jacques Chirac ont annoncé samedi, rapport médical à l'appui, que l'ancien chef d'Etat, qui aura 79 ans en novembre, « n'a plus l'entière capacité de participer au déroulement des audiences » et qu'il leur avait demandé de le « représenter ». Demande réitérée par Me Jean Veil, l'un de ses défenseurs, lundi après-midi, à l'ouverture du procès. Selon l'avocat, Jacques Chirac n'est « plus dans une situation aujourd'hui de se souvenir de faits qui ont plus de 20 ans ». Le parquet avait de son côté demandé au tribunal d'« accepter » cette requête. Ce qu'il a fait.
Lors de son arrivée au tribunal, Georges Kiejman, un autre des avocats de l'ancien président de la République, a par ailleurs déclaré: « Il est évident qu'un procès qui se tiendrait en l'absence de Jacques Chirac perd beaucoup de son intérêt mais dans la mesure où le président Chirac lui-même le souhaite, je ne peux m'en remettre qu'à la libre décision du tribunal ».
«Je considère que cette absence, sans compter le temps qui s'est écoulé, a vidé cette procédure de son sens », a pour sa part estimé Jean-Yves Le Borgne, qui défend l'un des anciens directeurs de cabinet de Jacques Chirac.
Les parties civiles demandent une contre-expertise
Un point de vue que ne partage évidemment pas Me Jérôme Karsenti, le défenseur de l'association de lutte contre la corruption Anticor, dont la présence comme partie civile a été contestée par la défense de Chirac. Le tribunal ayant reporté jusqu'à l'issue du procès sa décision sur son droit de se porter partie civile.
« Nous avons un dossier d'instruction comprenant 80 tomes (...) et il y a déjà cinq interrogatoires de Jacques Chirac », a dit Me Jérôme Karsenti. « Nous avons donc tous les éléments (...) pour que ce procès se tienne, un procès qui n'est pas seulement le procès de Jacques Chirac, mais le procès de tout un système, celui du RPR au temps de Jacques Chirac à la mairie de Paris. » L'avocat appelle également de ses voeux une contre-expertise sur l'état de santé du principal prévenu. Mais le président Pauthe, qui dirige les débats, a accordé une dispense, totale, au prévenu Chirac.
Au premier jour de l'audience, l'état de santé de l'ex-président, qui souffre d'anosognosie, était au centre de toutes les discussions, ce week-end. « On l'a rencontré à plusieurs reprises, les uns et les autres, et on voit bien qu'il est diminué. C'est d'ailleurs assez émouvant de le voir, lui qui était un homme si dynamique et entreprenant... Il n'a pas tous ses moyens », expliquait Patrick Devedjian, lundi matin sur Europe 1. «j'ai beaucoup de peine en voyant son état de santé aujourd'hui. C'est vrai que je pense à lui», a expliqué le secrétaire général de l'UMP.
L'immunité du chef de l'Etat en question
« Ça n'a pas été facile sans doute pour la famille de demander un certificat médical qui établit devant tous les Français que Jacques Chirac souffre de troubles neurologiques », a réagi ce matin le socialiste Pierre Moscovici sur RMC/BFMTV. A ses yeux, ces faits liés au procès Chirac « prouvent l'absurdité de ce statut pénal du chef de l'Etat qui fait qu'un homme, vingt ans après, n'est pas en état » de répondre devant la justice. Si François Hollande est élu président, il rendra le chef de l'Etat justiciable pendant son mandat, « avec des tamis, des contrôles, pour des faits soit antérieurs à sa prise de fonction, soit détachables de celle-ci », a t-insisté.
«Tout a été fait pour retarder le procès »
Premier ancien président de la République à être renvoyé en correctionnelle, Jacques Chirac, protégé par son immunité présidentielle pendant 12 ans, sera jugé pour des faits remontant au début des années 1990, lorsqu'il était maire de Paris. En mars, le procès avait été ajourné en raison d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC). Mais la Cour de cassation avait rejeté cette QPC en mai, permettant de reprogrammer les débats.
« Tout a été fait pour retarder le procès », a regretté ce matin sur Europe 1 Jean-Pierre Dintilhac, procureur de la République de Paris de 1998 à 2002. Ce dernier n'avait pas pu entendre Jacques Chirac, alors protégé par son immunité présidentielle, il y a une dizaine d'années, sur une autre affaire présumée. Pour Jean-Pierre Dintilhac, « le problème n'est pas qu'un vieil homme malade échappe maintenant aux juges, mais c'est qu'il ait pu y échapper aussi longtemps ».