Le père de Mohamed Merah juge que son fils a eu tort mais attaque le Raid
Mohamed Benalel Merah, le père du «tueur au scooter» a déclaré à France 24 : «Si (mon fils, Ndlr) a vraiment commis ces crimes et tué des innocents, il a eu tort. Si c'est vraiment lui»
| CAPTURE D'ECRAN/FRANCE 24
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«Si mon fils est réellement derrière ce qui s'est passé (à Montauban et à Toulouse,ndlr), ce n'est pas bien», a déclaré Mohamed Benalel Merah dans une interview diffusée mercredi par France 24. Le père de Mohamed Merah a exprimé pour la première fois une pensée à l'égard des victimes, tout en restant quelque peu dubitatif sur la culpabilité de son fils.
«S'il a vraiment commis ces crimes et tué des innocents, il a eu tort. Si c'est vraiment lui», a insisté Mohamed Benalel Merah. «Ils étaient innocents. Il y avait des enfants parmi eux. Les jeunes militaires avaient des parents. Il y avait des Maghrébins parmi eux. Il n'avait pas à faire ça. Si c'est bien lui», a-t-il expliqué. «S'il a été poussé à commettre ces actes par d'autres gens, ils ont tort. Ils l'ont aveuglé», a-t-il estimé.
Il a chargé une avocate de poursuivre le Raid pour «assassinat»
Mardi, le père de Mohamed Merah avait vivement réagi hier depuis Alger où il donnait une petite conférence de presse, bien encadrée, dans les locaux du quotidien local arabophone Echourrouk qui a diffusé cet entretien, fermé à d'autres journaux et notamment à la presse étrangère.
Il a réaffirmé son intention de porter plainte contre les services de sécurité français et a chargé une avocate de poursuivre le Raid (police française) pour «assassinat». Ces hommes responsables à ses yeux de la mort de son fils de 23 ans, auteur du meurtre, à bout portant, de sept personnes à Toulouse et à Montauban, des meurtres qu'il a pris soin de filmer. Il s'était autoproclamé djihadiste d'Al-Qaïda avant de mourir, armes à la main, à son domicile, dans la fusillade durant l'assaut des hommes du Raid le 22 mars, après 32 heures de siège.
Le père du tueur au scooter a également dénié au ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, le droit de lui demander de «se taire». Après avoir déclaré auparavant au bureau de l'AFP en Algérie qu'il allait attaquer en justice les services français, il a provoqué l'ire des responsables politiques et à leur tête le président Sarkozy ou le candidat socialiste à sa succession François Hollande, ayant jugé ces propos «indignes» et «indécents». Et Alain Juppé a déclaré aussitôt : «Si j'étais le père d'un tel monstre, je me tairais». Pour Benalel Merah le père de Mohamed, «aucun responsable français n'a le droit de me demander de me taire».
Et d'ajouter : «je suis un citoyen algérien libre dans mon pays, je m'exprime comme je veux, c'est mon droit de défendre mon fils et mon pays (...) Comment un responsable de ce niveau qui se vante de la démocratie et de la liberté d'expression peut-il demander à un père meurtri par la perte de son fils de se taire ? Moi, je n'ai peur que d'Allah».
Puis il s'étonne encore en accusant les services français : «Ils auraient pu l'assommer avec des gaz. Ils ont les moyens pour le prendre endormi comme un enfant, l'arrêter vivant. Pourquoi ont-ils fait ça ? Ils auraient mis les moyens pour l'arrêter et le passer devant la justice. Qu'ils le condamnent même à perpète puisque la peine de mort a été abolie par Mitterrand...» Mais rien sur la violence de son fils qui a semé l'effroi dans toute la région toulousaine.
Il reconnait en revanche ses propres démêlés avec la justice française début 2000 pour trafic de stupéfiants qui lui ont valu des années de prison. «La justice a fait son travail», a t-il répondu sans sourciller avant de se montrer à nouveau menaçant contre les autorités françaises qui seraient, selon lui, «responsables de toutes représailles ou atteintes à (sa) famille à Toulouse».
La dépouille de Mohamed Merah pourrait arriver jeudi à Alger
Enfin, le père du tueur de Toulouse réaffirme son souhait de rapatrier sa dépouille en Algérie. «Son frère Abdelghani m'a appelé pour m'assurer qu'ils font le nécessaire pour le ramener en Algérie», assure t-il au quotidien local. A Toulouse, ce mercredi, la mère et les soeurs de Mohamed Merah semblaient sur le point de terminer leurs préparatifs même si la famille semblait divisée, dans un premier temps, sur le lieu de son enterrement. Mais le père, qui se défend des accusations d'avoir négligé ses enfants et assure que son fils était attaché à lui, a fait entendre une voix décisive quand il a annoncé avoir décidé d'enterrer son fils en Algérie.
Si les autorités consulaires ont donné le feu vert, la dépouille serait attendue jeudi en début d'après-midi à Alger, en provenance de Toulouse, où elle devrait être embarquée sur un vol régulier d'Air Algérie prévu à 13h15, a dit à l'AFP à Alger un proche de la famille sous le couvert de l'anonymat.
La mère et une soeur, l'un des cinq enfants de ces parents séparés depuis que le père est retourné en Algérie il y a plusieurs années, accompagneront dans son dernier voyage le corps de celui qui est né en France et qui n'a, en dehors de séjours épisodiques, jamais vécu en Algérie. Mohamed Merah, assassin de trois enfants et un enseignant juifs et de trois parachutistes, pourrait alors être inhumé dans le village de Bezzaz, près d'Essouagui et de Médéa, à 80 km au sud d'Alger.
«S'il a vraiment commis ces crimes et tué des innocents, il a eu tort. Si c'est vraiment lui», a insisté Mohamed Benalel Merah. «Ils étaient innocents. Il y avait des enfants parmi eux. Les jeunes militaires avaient des parents. Il y avait des Maghrébins parmi eux. Il n'avait pas à faire ça. Si c'est bien lui», a-t-il expliqué. «S'il a été poussé à commettre ces actes par d'autres gens, ils ont tort. Ils l'ont aveuglé», a-t-il estimé.
Il a chargé une avocate de poursuivre le Raid pour «assassinat»
Mardi, le père de Mohamed Merah avait vivement réagi hier depuis Alger où il donnait une petite conférence de presse, bien encadrée, dans les locaux du quotidien local arabophone Echourrouk qui a diffusé cet entretien, fermé à d'autres journaux et notamment à la presse étrangère.
Il a réaffirmé son intention de porter plainte contre les services de sécurité français et a chargé une avocate de poursuivre le Raid (police française) pour «assassinat». Ces hommes responsables à ses yeux de la mort de son fils de 23 ans, auteur du meurtre, à bout portant, de sept personnes à Toulouse et à Montauban, des meurtres qu'il a pris soin de filmer. Il s'était autoproclamé djihadiste d'Al-Qaïda avant de mourir, armes à la main, à son domicile, dans la fusillade durant l'assaut des hommes du Raid le 22 mars, après 32 heures de siège.
Le père du tueur au scooter a également dénié au ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, le droit de lui demander de «se taire». Après avoir déclaré auparavant au bureau de l'AFP en Algérie qu'il allait attaquer en justice les services français, il a provoqué l'ire des responsables politiques et à leur tête le président Sarkozy ou le candidat socialiste à sa succession François Hollande, ayant jugé ces propos «indignes» et «indécents». Et Alain Juppé a déclaré aussitôt : «Si j'étais le père d'un tel monstre, je me tairais». Pour Benalel Merah le père de Mohamed, «aucun responsable français n'a le droit de me demander de me taire».
Et d'ajouter : «je suis un citoyen algérien libre dans mon pays, je m'exprime comme je veux, c'est mon droit de défendre mon fils et mon pays (...) Comment un responsable de ce niveau qui se vante de la démocratie et de la liberté d'expression peut-il demander à un père meurtri par la perte de son fils de se taire ? Moi, je n'ai peur que d'Allah».
Puis il s'étonne encore en accusant les services français : «Ils auraient pu l'assommer avec des gaz. Ils ont les moyens pour le prendre endormi comme un enfant, l'arrêter vivant. Pourquoi ont-ils fait ça ? Ils auraient mis les moyens pour l'arrêter et le passer devant la justice. Qu'ils le condamnent même à perpète puisque la peine de mort a été abolie par Mitterrand...» Mais rien sur la violence de son fils qui a semé l'effroi dans toute la région toulousaine.
Il reconnait en revanche ses propres démêlés avec la justice française début 2000 pour trafic de stupéfiants qui lui ont valu des années de prison. «La justice a fait son travail», a t-il répondu sans sourciller avant de se montrer à nouveau menaçant contre les autorités françaises qui seraient, selon lui, «responsables de toutes représailles ou atteintes à (sa) famille à Toulouse».
La dépouille de Mohamed Merah pourrait arriver jeudi à Alger
Enfin, le père du tueur de Toulouse réaffirme son souhait de rapatrier sa dépouille en Algérie. «Son frère Abdelghani m'a appelé pour m'assurer qu'ils font le nécessaire pour le ramener en Algérie», assure t-il au quotidien local. A Toulouse, ce mercredi, la mère et les soeurs de Mohamed Merah semblaient sur le point de terminer leurs préparatifs même si la famille semblait divisée, dans un premier temps, sur le lieu de son enterrement. Mais le père, qui se défend des accusations d'avoir négligé ses enfants et assure que son fils était attaché à lui, a fait entendre une voix décisive quand il a annoncé avoir décidé d'enterrer son fils en Algérie.
Si les autorités consulaires ont donné le feu vert, la dépouille serait attendue jeudi en début d'après-midi à Alger, en provenance de Toulouse, où elle devrait être embarquée sur un vol régulier d'Air Algérie prévu à 13h15, a dit à l'AFP à Alger un proche de la famille sous le couvert de l'anonymat.
La mère et une soeur, l'un des cinq enfants de ces parents séparés depuis que le père est retourné en Algérie il y a plusieurs années, accompagneront dans son dernier voyage le corps de celui qui est né en France et qui n'a, en dehors de séjours épisodiques, jamais vécu en Algérie. Mohamed Merah, assassin de trois enfants et un enseignant juifs et de trois parachutistes, pourrait alors être inhumé dans le village de Bezzaz, près d'Essouagui et de Médéa, à 80 km au sud d'Alger.
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