Le jour où Bernard Tapie m'a injurié devant tout le monde !
Ce matin, certains lecteurs se demandaient quelle peut être la différence entre un personnage public qui "injurie" un journaliste dans un cadre privé et dont les propos sont rendus publics, peu ou prou à son insu, et un autre qui le ferait de façon publique. C'est simple : dans un cas la responsabilité de l'homme public n'est pas engagé. Dans l'autre oui.
Dieu merci ! Bernard Tapie est venu illustrer cette différence ce matin.
C'était sur France Inter, dans le 7-9 présenté par Patrick Cohen.
A la différence de Mélenchon et Montebourg, piégés par Pierre Carles, Bernard Tapie s'exprime dans un cadre public, pour le public. Donc, ce qu'il dit engage sa responsabilité de façon pleine et entière, dans la mesure où les questions qu'on lui pose, les réponses qu'il formule, sont publiques.
Et voilà. Personne ne niera que le mépris manifesté par les injures à peine voilées de Tapie à l'encontre de Patrick Cohen vise, il le dit lui même, tous les journalistes. Et à travers eux tous les Français, dont les journalistes sont le relais auprès de lui. Il ne s'agit pas des propos d'un homme public saisis au débotté, volés en quelque sorte, mais d'une sortie publique contrôlée et maîtrisée de bout en bout. Voilà pourquoi c'est grave.
Il se trouve que Bernard Tapie est proche de l'actuel président. Contrairement à Mélenchon et Montebourg, il est du bon côté du manche. On attend donc avec impatience les réactions des grands éditorialistes au sujet des injures, des insultes que Tapie a jeté ce matin à la face de tous les journalistes représentés par Patrick Cohen. Petit doigt me dit qu'il y aura moins de monde pour défendre Cohen que Pujadas...
Et pourtant, moi aussi ce matin, en tant que journaliste, solidaire de Cohen, (car j'aurais, comme tous les journalistes, posé les mêmes questions que lui) je me suis fait insulter par Tapie, et cela me pose un petit problème.