Le Havre, toujours plus haut avec Nouvel
Architecture : d'ici à 2015, une tour métallique de 120 mètres de haut sortira de terre Porte Océane
Ce ne sera pas 2013 comme envisagé. Mais 2015. Après des mois d'hésitation et une pause pour ne pas interférer avec la campagne des municipales, Antoine Rufenacht, le maire (UMP) duHavre, et Edouard Philippe, son nouvel adjoint à l'urbanisme, donnent un coup d'accélérateur au projet de Centre de la mer et du développement durable, Odyssey 21. Il sera mis en service dans six ans et bénéficiera d'une nouvelle appellation. «Odyssey 21 n'est qu'un nom de code», explique Antoine Rufenacht.
Prouesse architecturale
Envisagé à l'ouest des Docks Vauban et de l'école d'ingénieur, l'Isel, l'objet architectural - audacieux - ne change pas. Signé Jean Nouvel, il est symbolisé par une tour métallique de 120 mètres de hauteur avec ses deux belvédères, l'un à 55 mètres, l'autre à 90 mètres. Le premier accueillera un restaurant panoramique, le second offrira une vue exceptionnelle sur la ville, le port et l'estuaire. Au rez-de-chaussée, toute la muséographie et la scénographie seront consacrées aux ports, aux échanges internationaux et à la richesse des océans du monde entier. Objectif: attirer 300000 visiteurs par an.
Temps d'arrêt
Ce qui change, c'est le mode de construction. Dans une première version, la Ville avait fait le choix d'une délégation de service public. En pleine croissance économique et alors que le coût des matières premières flambait - l'acier notamment - Suez, seul candidat, avait fait grimper les prix à près de cent millions d'euros, contre une première estimation à quarante… Prudente, la Ville avait préféré marquer un temps d'arrêt.
Controverse
Aujourd'hui, bien que critiqué par la gauche qui y voit un projet «pharaonique», le projet repart. Par le biais d'un Partenariat Public-Privé (PPP), une formule peu utilisée, sauf pour la construction de la prison commandée par l'Etat à Saint-Aubin-Routot. «Avec le PPP, explique Edouard Philippe, nous passons un contrat avec une entreprise. Elle construit, finance et assure la maintenance du bâtiment.» Chaque année, la Ville versera un loyer à la société qui a bâti l'équipement. Ce dernier sera la propriété de la collectivité au terme du contrat, dont la durée peut aller de quinze à trente ans.
A quel prix?
Combien coûtera le Centre de la mer, jugé par Edouard Philippe comme étant «un très grand projet culturel et touristique»? Personne ne s'y risque… «Nous sommes aujourd'hui dans une situation différente, explique l'adjoint. Il y a trois ans, une seule société avait concouru.» «Les carnets de commandes étaient pleins, ajoute Antoine Rufenacht. Les choses ont changé.» Edouard Philippe veut surtout replacer le coût d'Odyssey 21 dans le sens de l'Histoire. «En 1978, quand le Volcan a été construit, il s'agissait d'un geste architectural exceptionnel, discuté et destiné à abriter un projet culturel et touristique, explique-t-il. En valeur 2009, il a coûté 77millions d'euros. Je ne vois pas bien comment ceux qui ont soutenu ce projet il y a trente ans seraient contre le centre de la mer», indique-t-il, comme pour couper court aux critiques.
Stephane siret