Le curé insoumis qui risquait l'excommunication
Le père Michel, 62 ans, refuse de quitter sa paroisse. Il aurait le soutien de son village, et parfois même au-delà. Dimanche, le nouveau curé nommé n'a pas pu célébrer l'office, les serrures de l'église ayant été bouchées.
En place depuis 24 ans à Thiberville, ce curé en soutane de 62 ans, qui officie régulièrement en latin, jouit du soutien de ses paroissiens ainsi que d'élus locaux, selon le maire du village, qui continue de mettre le presbytère à sa disposition. Dimanche, le nouveau curé a été dans l'impossibilité de célébrer l'office, les serrures de l'église ayant été bouchées avec de la mousse expansée.
"Des choses plus graves"
Selon l'évêque, la décision de muter le père Michel est motivée notamment par une réorganisation paroissiale: "Sa paroisse était la plus petite du diocèse, avec seulement 5.000 habitants sur 13 villages, ce qui lui permettait certes d'être très présent mais ne correspondait pas aux besoins." "J'ai aussi été alerté sur des choses plus graves", a ajouté l'ecclésiastique, sans vouloir entrer plus dans les détails à ce stade. En tout état de cause, la mutation du curé "n'est pas une question de sensibilité liturgique ou de port de soutane", a-t-il assuré.
Selon le maire, une pétition demandant le maintien du père Francis Michel a réuni 4.000 signatures, recueillies parfois bien au-delà de Thiberville. "Il est très dynamique et a noué des liens forts avec la population locale et au-delà: certains viennent de très loin, en car, pour assister à ses offices, il y a 150 enfants catéchisés et il célèbre 150 enterrements par an et de très nombreux mariages et baptêmes", a indiqué l'élu à l'AFP.
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