La Française Maureen Nisima décroche l'or aux championnats du monde
Le Française Maureen Nisima, le 8 novembre 2010 au Grand-palais à Paris; Bertrand Langlois AFP
ESCRIME - L'équipe de France a fait très fort à l'épée avec trois médailles...
Comme souvent dans son histoire, l’épée est venue au secours de l’escrime française. Après le zéro pointé du sabre et du fleuret, les épéistes tricolores ont touché les trois métaux possibles aux championnats du monde à Paris. Le public du Grand Palais attendait Laura Flessel, il a finalement vibré avec Maureen Nisima. Parfois frustrée d’être dans l’ombre de «La Guêpe», Nisima obtient à 29 ans cette récompense individuelle qui lui manquait tant Hasard du destin, la Martiniquaise décroche l’or contre la Hongroise Emese Szasz (15-10) tombeuse de… Laura Flessel en quart de finale.
Celle qui exècre les escrimeuses défensive n’a jamais dévié de sa philosophie de jeu. «Tout au long de la journée, Maureen est allé chercher les touches. Elle avait l’envie mais aussi la lucidité», note son entraîneur Stéphane Riboud avec une placidité qui tranche avec l’émotion et les larmes de son élève. Pas du genre à être écrasée par la pression, Nisima a réalisé la journée parfaite devant son public. «Certains ont pu être inhibé par les fastes du lieu avec cette grande verrière, moi au contraire ça m’a transcendé», lâche la nouvelle championne du monde.
Grumier rate la dernière marche
Jusqu’à la finale, la journée de Gauthier Grumier a été la copie parfaite de celle de Nisama. A 26 ans, le petit dernier de l’équipe de France a étrillé ses adversaires les uns après les autres. Battu 15-12 en demi-finale, son partenaire d’entraînement Jean-Michel Lucenay (médaillé de bronze) a eu droit au même traitement de défaveur. La fête aurait pu être parfaite mais dans sa quête de l’or Grumier est tombé sur un os estonien avec Nikolai Novosjolov. «Novosjolov a été très fort. Il n’est pas très connu mais il avait déjà fait le coup en 2001 en devenant vice champion du monde, note le sabreur Vincent Anstett. Peut-être que Gauthier a manqué un peu de jambes sur cette finale pour le perturber».
La plus haute marche du podium, Grumier, Lucenay et Jérôme Jeannet (éliminé au premier tour) comptent bien y monter samedi lors de la compétition par équipes où ils sont doubles champions olympiques. L’escrime tricolore va peut-être encore écrire son histoire à la pointe de l’épée.