îl kidnappe sa grand mére
Parce qu’elle ne voulait pas rester en maison de retraite, Suzanne, 90 ans, a demandé à son arrière-petit-fils de 20 ans d’organiser un enlèvement pour la ramener dans sa maison.
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Il est près de 21 heures, jeudi dernier, quand les policiers du commissariat de Sainte-Geneviève-des-Bois sont appelés par la directrice de la résidence Château de Villemoisson. Une pensionnaire a disparu et un jeune homme a été vu dans sa chambre quelques minutes plus tôt. Branle-bas de combat dans le grand parc de cette résidence de 96 lits. Les fonctionnaires fouillent une bonne partie de la nuit les lieux, non loin de la rivière Orge, avec des équipes cynophiles. « Une nuit d’angoisse », se souvient aujourd’hui Laurence Imbs, la directrice.
Pendant ce temps, Suzanne… dort. Elle est bien au chaud dans la maison de sa petite-fille, alors absente. C’est Anthony, l’arrière-petit-fils de 20 ans, qui a concocté un plan pour cacher sa « mémé ». Car en guise d’enlèvement, c’est en fait une banale fuite organisée par Suzanne et Anthony.
Ce dernier, en vacances, a envoyé un ami chercher son arrière-grand-mère. Le copain emmène Suzanne en voiture et la cache. L’objectif est de la ramener quelques jours plus tard et incognito dans sa maison. « Il n’a pas mesuré la gravité de ses actes et les conséquences que cela pouvait avoir », ne décolère pas Laurence Imbs. « Anthony a fait ça car il sait exactement ce que je ressens. La seule chose qui m’intéresse, c’est de rentrer chez moi. La liberté, la liberté, la liberté, un point, c’est tout! » le défend Suzanne, qui retournera dans sa résidence de retraite dès le lendemain, quand Anthony découvrira l’ampleur des recherches mises en place par la police. Mais qu’est-ce qui empêche Suzanne de rentrer chez elle, dans sa propre maison? Légalement, rien. Son arrière-petit-fils et son ami complice n’encourent d’ailleurs aucune poursuite. La nonagénaire n’est ni sous tutelle ni sous curatelle. Elle a rejoint le Château après une chute à son domicile mais refuse d’y rester. « Nous ne pouvons pas la retenir contre son gré. Nous attendons le retour très prochain de sa fille (NDLR : qui n’a pu être jointe hier) pour trouver une solution », plaide la directrice, tout en soulignant les difficultés de Suzanne à se débrouiller seule chez elle. « Je ne suis pas gâteuse et même si c’était le cas, c’est mon choix d’être chez moi », affirme l’intéressée qui refusait hier de quitter sa robe de chambre, en guise de « protestation ». Et à l’ancienne sportive de prévenir : « Je sauterai la barrière pour repartir! »