Franck Cammas sort du pays de l'ombre
VOILE - Lors de sa 33e journée de navigation, le maxi-trimaran «Groupama 3» a doublé le Cap Horn en avance de 9 heures sur le record de Bruno Peyron...
«J'aurais bien aimé le voir quand même.» A moins de deux heures du Cap Horn, Franck Cammas laisse entendre une petite déception à l'autre bout du téléphone satellite. Pour son premier tour de l'Antarctique, le skipper ne verra pas le caillou le plus connu du monde, synonyme de porte de sortie des mers du Sud pour les marins. A cause de la météo, le maxi-trimaran, en avance de 9 heures sur le record du tour du monde de Bruno Peyron, a dû obliquer sa route vers le Sud. Pas de quoi ternir la joie du néo-cap-hornier. «Il s'agit d'un accomplissement dans ma vie de marin. Le Cap Horn reste notre Everest et un diplôme qui marque», explique Cammas. Il ne cache pas d'ailleurs son soulagement de quitter les mers hospitalières qui bordent le continent antarctique. «Dans les mers du Sud, tout est plus soudain, plus extrême. Le vent, les rafales, les grains, la mer. Mercredi soir, on a eu jusqu'à 7 mètres de creux.»
>> Pour retrouver le blog de Franck Cammas
La traversée de l'océan Indien et du Pacifique, le pays de l'ombre, a duré un peu plus de 17 jours. Une séquence du record toujours angoissante, notamment sur un bateau qui a déjà abandonné deux fois le trophée Jules-Verne sur casse. Pour battre le temps de 50 jours, Cammas devra revenir en France avant le mardi 23 mars à 06h14 min et 57 sec (GMT). Le début de la remontée de l'Atlantique s'annonce compliquée. «Si la météo reste ce qu'elle est, nous allons avoir du vent contraire, il va nous falloir tirer des bords après le passage du Horn. Nous devrions passer avec de l'avance, et nous devrions arriver à rentrer sur Ouessant-Lizard en moins de 18 jours», conclut Cammas déjà la tête dans les fichiers météo.