Doha ne fera pas salle comble
ATHLÉTISME - De nombreux athlètes font l’impasse sur les championnats du monde indoor...
«Il n’y pas de champion olympique en salle». La pique vient de Guy Drut et personne ne peut pas donner tort au médaillé d’or des Jeux de Montréal. L’athlétisme en salle n’a jamais fait l’unanimité, ni auprès du public, ni auprès des athlètes. Et les championnats du monde qui débutent vendredi à Doha ne font pas exception.
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Dans les rangs français, Leslie Djhone et Christophe Lemaître, qui ont pourtant réalisé les minima, ne sont pas du voyage. «C’était prévu depuis longtemps, je ne voulais pas être épuisé avant d’attaquer la saison estivale», justifiait Lemaître, peu après avoir glané son premier titre de champion de France en salle. Une façon de dire que les championnats d’Europe en extérieur, qui se dérouleront cet été, sont le seul objectif. D’autres iront à Doha, mais en trainant les pieds. «Je ne suis pas fan de la saison en salle, avoue le sauteur en hauteur Mickaël Hanany, qui y a échappé pendant ses années d’étude aux Etats-Unis. Ca me donne l’impression de précipiter ma préparation.»
Les Français ne sont pas les seuls à ne pas aimer le renfermé. «La plupart des meilleures sprinteuses ne font pas ces compétitions. Les Veronica Campbell, Alysson Felix et Lauryn Williams restent chez elles l’hiver pour s’entraîner, témoigne Muriel Hurtis. Le problème, c’est qu’en salle on fait beaucoup de 60 mètres, une épreuve nerveuse qui ne convient pas à tout le monde.» Elle y compris puisque la sprinteuse française, blessée à la cuisse, n’ira pas au Qatar.
Mais les compétitions en salle ont aussi leurs adeptes: «L’hiver est long et s’entraîner sans opposition, c’est difficile», confie la sauteuse en longueur Vanessa Gladone. Pour d’autres, la question ne se pose même pas. «J’ai toujours fait la saison en salle depuis que j’ai commencé l’athlétisme, confie Teddy Tamgho, spécialiste du triple saut. A Doha, presque tous les finalistes des championnats du monde de Berlin seront présents. Donc la seule différence, c’est un toit, c’est tout.» Même son de cloche chez le perchiste Renaud Lavillenie: «Les conditions de saut sont idéales en salle. Pas de vent, pas de pluie. Et puis, en ce qui me concerne, ces championnats du monde en salle sont l’occasion de prendre ma revanche sur Steven Hooker.» Lavillenie n’a pas oublié sa défaite l’an passé face à l’Australien. Et peu importe si à l’époque, c’était en extérieur.