Avec iCloud, Apple veut couper le cordon

Publié le par actu

iCloud, le service dans le nuage d'Apple.

iCloud, le service dans le nuage d'Apple. DR

HIGH-TECH - L'entreprise a annoncé les prix de son service qui permettra, notamment, de synchroniser sans fil les données entre tous ses appareils...

Quand Steve Jobs présentait pompeusement l'iPad 2 comme le premier gadget «post-PC», au printemps dernier, il oubliait un détail: la première chose à faire avec une tablette ou un smartphone Apple, c'est de les connecter à son ordinateur. Idem pour transférer des MP3 ou sauvegarder ses données via iTunes. Avec iCloud, dont les prix ont été annoncés lundi, Apple veut simplifier tout cela. Pour l'instant, la version bêta n'est accessible qu'aux développeurs, avant une sortie officielle cet automne.

iCloud, c'est quoi?

Essentiellement, un service de stockage en ligne et des services associés. iCloud permet de synchroniser des appareils Apple, sans fil, mais aussi des PC sous Windows (Vista et 7, XP est ignoré). Traduction: vous ajoutez un contact sur votre iPhone, il apparaît aussitôt sur votre iPad ou votre PC. Idem pour calendrier et mails, apps, livres, photos et MP3 téléchargés sur l'iTunes store. Et pour les sauvegardes iPhone/iPad, ce qui devrait permettre d'éviter les restaurations casse-tête via iTunes, surtout si on a eu le malheur de déplacer les fichiers sur son disque dur. Les développeurs pourront aussi en profiter, par exemple pour permettre d'entamer une partie d'Angry Birds sur téléphone puis la poursuivre sur tablette.

Combien ça coûte?

C'est gratuit pour 5 Go d'espace, et il suffit d'avoir un identifiant Apple/iTunes. Au-delà, ce sera un abonnement par an:

  • 10 Go supplémentaires pour 20 dollars (prix en euros encore inconnus)
  • 20 Go pour 40 dollars
  • 50 Go pour 100 dollars

Les tarifs sont bien plus avantageux que ceux de l'ancien MobileMe (99 dollars par an pour 20 Go) et comparables à ceux de Dropbox (120 dollars pour 50 Go). Pour la musique, Amazon offre une solution de stockage à prix cassé aux Etats-Unis, mais le deal n'est –a priori– que temporaire. Google Music, toujours aux Etats-Unis, est gratuit pour 20.000 chansons et une durée indéterminée. Les solutions ne sont cependant pas vraiment comparables, Apple proposant des services supplémentaires.

Quel espace nécessaire?

Là, ça se complique. «La musique, les apps et les livres achetés auprès d'Apple et l'espace requis par Photo Stream (les dernières 1.000 photos prises, ndr) ne sont pas décomptés de ce total de 5 Go», précise l'entreprise. Les 5 Go gratuits sont donc pour les documents (y compris les MP3 non achetés sur iTunes), les sauvegardes iPhone/iPad... et les boîtes mail Apple (@me.com). Il semble qu'en cas de disque plein, les mails ne soient plus délivrés, à moins de faire de la place ou d'acheter de l'espace supplémentaire. Ceux qui ont leur courrier chez Apple auront donc vite besoin de 10 ou 20 Go. Pour les autres, 5 Go ne seront sans doute pas assez (une simple sauvegarde iPhone grimpe vite à 3 Go).

Et iTunes match?

Le service est séparé et sera, dans un premier temps, réservé aux Etats-Unis. Pour 25 dollars par an, Apple scanne votre collection de MP3 non achetés via iTunes (jusqu'à 25.000, y compris ceux obtenus illégalement) et voilà: les morceaux reconnus sont accessibles dans le nuage, en 256 kbps, pour être écoutés ou re-téléchargés sur d'autres appareils Apple. A la différence de Google Music, pas besoin de manuellement uploader sa collection (à l'exception des titres non reconnus).

iCloud, pour qui?

Android avait une longueur d'avance sur la synchronisation «over the air» (sans fil). Microsoft également, avec Live Mesh/Skydrive –que personne n'utilise. Apple rattrape son retard, et au bon moment. Il existait déjà des solutions de synchronisation sans fil via des apps, mais iCloud devrait simplifier la vie des mordus de la pomme. Pour ceux qui vivent dans la galaxie Google (Gmail, Picasa, Docs), couplée à SugarSync ou Dropbox, iCloud aura moins d'impact. Au final, deux visions s'affrontent: pour Google (notamment avec ChromeOS), tout est déporté dans le nuage du Net, les PC/smartphone/tablettes étant réduits à de simple terminaux qui ont besoin d'être connectés en permanence; chez Apple, en revanche, on reste sur un modèle plus classique client/serveur, et le nuage n'est là que pour enrichir et simplifier l'expérience. Au milieu, le consommateur, encore effrayé par cette migration, notamment avec des épisodes comme le piratage du Playstation Network. Mais d'une manière ou d'une autre, nous aurons bientôt tous la tête dans le nuage.

Publié dans actualité economique

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