Afghanistan : Ghesquière et Taponier libres

Publié le par actu

 

Un an et demi jour pour jour après leur enlèvement en Afghanistan, les deux journalistes et leurs trois accompagnateurs afghans ont été libérés. "En bonne santé", ils seront en France "dans quelques heures", a annoncé François Fillon.
 
Affiche brandie à Paris en septembre 2010 réclamant la libération de Stéphane Taponier (G) et Hervé GhesquièreAffiche brandie à Paris en septembre 2010 réclamant la libération de Stéphane Taponier (G) et Hervé Ghesquière © Abacapress

 

Tout un symbole. Alors que des rassemblements étaient encore organisés ce mercredi pour marquer les 18 mois de leur détention en Afghanistan, les journalistes de France 3 Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, ainsi que leurs trois accompagnateurs afghans, ont été libérés ce mercredi, au 547e jour de leur détention. Une annonce faite par France 3 et rapidement confirmée par le président de l'Assemblée nationale (qui avait alors usé du conditionnel), sous les applaudissements des députés tandis que le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé quittaient l'hémicycle, puis par l'Elysée. 

 

Leur détention aura été la plus longue pour des journalistes français depuis la crise des otages au Liban, dans les années 1980. Si l'on ignore encore les conditions de leur libération, le communiqué de l'Elysée affirme que "le chef de l'Etat remercie le président (afghan Hamid) Karzaï pour la gestion de cette crise ainsi que tous ceux qui ont participé à la libération des otages", tandis que le gouvernement afghan félicite la France.

"En bonne santé"

François Fillon a pour sa part assuré qu'ils étaient "en bonne santé", annonçant devant les députés que les ex otages étaient "depuis quelques heures" déjà "entre les mains des forces françaises sur la base de Tagab" dans la vallée de Kapisa, au nord-est de Kaboul, là même où ils avaient été enlevés : "nous attendions pour l'annoncer que les familles aient été directement informées". Nicolas Sarkozy a ainsi téléphoné en personne à Béatrice, la compagne d'Hervé Ghesquière, pour lui annoncer la nouvelle alors même qu'elle participait au rassemblement parisien marquant les un an et demi de détention des deux hommes et de leurs accompagnateurs, selon Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières.

Pour la suite, selon le Premier ministre, les journalistes seront "sur le sol français dans quelques heures". Ils pourraient ainsi arriver à Villacoublay dès jeudi matin 8h, selon une source proche du dossier. Le Premier ministre a également lancé un appel pour les autres otages français dans le monde (ils sont au nombre de 8, dont 5 enlèvements ont été revendiqués) : "nous allons oeuvrer avec la même détermination pour obtenir leur libération et j'en profite pour lancer un appel à ceux qui les détiennent".

Les journalistes et leurs accompagnateurs avaient été enlevés le 29 décembre 2009 alors qu'ils réalisaient un reportage pour l'émission "Pièces à conviction" de France 3. Leur enlèvement avait été revendiqué par les talibans qui exigaient notamment la libération de plusieurs dizaines de prisonniers, détenus par l'Afghanistan mais aussi par les Etats-Unis, pour remettre en liberté les otages. La dernière preuve de vie connue des deux hommes, un enregistrement vidéo, datait de novembre 2010. Les autorités françaises avaient, à plusieurs reprises cru en une libération imminente, avant de voir leurs espoirs douchés, les négociations s'avérant complexes.

Le soulagement

Entre autres réactions, Richard Coffin, porte-parole du comité de soutien, a dit sur LCI son "émotion intense". Pascale Crayssac, amie de Stéphane Taponier, a à son tour évoqué sur LCI sa "joie", disant avoir encore du mal à trouver les mots, tandis que Patricia Philibert, amie d'Hervé Ghesquière,  expliquait comment la mobilisation devait se poursuivre : "tout cela est désormais inutile. On est très heureux !". Elle a aussi remercié tous les Français pour leur soutien. Jean-François Julliard, président de RSF, a également décrit le "soulagement de tout le monde". "Le jour même des 18 mois de leur détention, c'était inespéré !", s'est félicité Gaëlle-Anne Dolz, président de la Société des journalistes de France 3

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