Petroplus suspend le raffinage à Petit-Couronne
| (AFP/F. COFFRINI.)
.. faute d'approvisionnement suffisant en pétrole brut. A Petit-Couronne, les salariés ne savent pas «à quelle sauce, ils seront mangés».
Alors que le marché du raffinage est sinistré en Europe, Petroplus avait annoncé mardi qu'il devait faire face à un «sérieux» problème avec le gel d'une de ses deux lignes de crédit. «Nous ne pouvons plus acheter de pétrole alors que nous en achetons normalement 500 000 barils par jour», indiquait le directeur financier, Joseph Watson. Mercredi, le gouvernement français a assuré que les banques françaises étaient prêtes à mettre en place les financements demandés par le groupe suisse, s'il parvenait à s'entendre avec toutes les banques impliquées. Mais Petroplus s'est vu refuser un crédit de 1 milliard de dollars par ce consortium de 13 banques internationales.
Le groupe va poursuivre dans les prochains jours ses négociations avec ce consortium de banques, après des entretiens «ouverts et constructifs» tenus jeudi à Zurich. Le redémarrage des raffineries arrêtées en France, en Belgique et en Suisse, «dépendra de la disponibilité du crédit et des conditions économiques» en Europe.
Des inquiétudes pour le futur
Concrètement, le processus d'arrêt de la raffinerie de Petit-Couronne, qui emploie quelque 550 personnes, sera lancé lundi. «On ne sait toujours pas à quelle sauce on va être mangé, si on ferme ou si on va être maintenu», a expliqué, Yvon Scornet, délégué CGT. L'intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC a poursuivi vendredi son blocage des expéditions de produits finis entamé mardi. «C'est une monnaie d'échange de 200 millions d'euros pour faire face à toutes les éventualités», a précisé le syndicaliste.
La raffinerie de Petit-Couronne, rachetée en 2007 par Petroplus à Shell, doit, en principe, faire l'objet d'une «reconfiguration» annoncée en novembre, qui pourrait se traduire par l'arrêt de la fabrication d'huiles et la suppression de 120 des 550 emplois du site.