Libye : Kadhafi en fuite ?
Alors que la contestation s'accroît dans tout le pays contre le président libyen, le ministre britannique des Affaires étrangères indique avoir été informé d'une possible fuite de Mouammar Kadhafi. Il serait en route pour le Venezuela, ce que Caracas dément.
Surtout, des rumeurs sur l'éventuelle fuite de Mouammar Kadhafi étaient de plus en plus fortes. Ce sont tout d'abord deux avions militaires libyens et deux hélicoptères civils, avec sept personnes à bord affirmant être françaises, qui ont atterri à l'aéroport de La Valette, la capitale de Malte. Selon des sources militaires maltaises, les hélicoptères n'avaient pas obtenu l'autorisation de quitter la Libye, ce qui semble indiquer qu'ils ont fui le pays. Malte n'a pas encore donné le feu vert pour leur départ. Selon Al-Jazira, les pilotes des deux avions sont des colonels de l'armée de l'air qui ont déserté après avoir refusé de tirer sur les manifestants.
400 morts ?
C'est ensuite William Hague, le chef de la diplomatie britannique, qui a indiqué avoir été informé d'une éventuelle fuite du dictateur. Il a même précisé une destination : le Venezuela. "Vous m'avez demandé tout à l'heure si le colonel Kadhafi est au Venezuela", a-t-il dit aux journalistes en marge d'une réunion des chefs de la diplomatie de l'Union européenne à Bruxelles. "Je n'ai pas d'informations affirmant qu'il s'y trouve, mais j'ai eu vent d'informations qui laissent penser qu'il est en route vers là-bas en ce moment". Des diplomates ont précisé que Hague ne se référait pas aux rumeurs circulant dans les médias sur le lieu où se trouve Kadhafi, mais à des sources distinctes pour les informations en question. Au Venezuela, une source gouvernementale a démenti.
Dans le même temps, une opération menée par les forces de sécurité contre "les terroristes" a fait plusieurs morts, a annoncé la télévision d'Etat, qui a montré des images "en direct" de manifestants pro-Kadhafi sur la principale place de la capitale. Des avions de l'armée de l'air auraient aussi tirer sur le foule à Tripoli, selon des témoins. Au total, les associations de défense de droits de l'Homme évoquaient jusqu'à près de 400 morts depuis mardi.
Défections au sein du régime
Face à la situation, la communauté internationale -UE, Onu...- se dit indignée et demande l'arrêt des violences. Plusieurs dignitaires du régime -ambassadeurs en Chine et en Inde, ancien porte-parole du gouvernement- ont aussi protesté contre la répression. Le ministre de la Justice aurait même démissionné.
Comme seule réponse, Seif Al-Islam, fils de Mouammar Kadhafi, et héritier présumé, a annoncé la création d'une commission d'enquête, présidée par un juge libyen. Dans la nuit de dimanche à lundi, il était intervenu à la télévision pour agiter le spectre de la guerre civile et dénoncer un complot.