Les sprinteurs reprennent leur droit
L'Italien Alessandro Petacchi (en rose) règle au sprint ses rivaux Boasson Hagen (à gauche), Dean (en orange) et McEwen (à droite), le 7 juillet 2010 REUTERS/Francois Lenoir
CYCLISME - Après un début de Tour mouvementé, les coureurs ont terminé l'étape au sprint avec une victoire de Petacchi...
«Le cyclisme m'a toujours impressionnée: c'est un sport de besogneux, de travailleurs, de forçats.» La secrétaire d’Etat aux Sports Rama Yade a beau connaître la référence à Albert Londres, mercredi les coureurs n’ont pas franchement forcé comme des damnés. Probablement fatigués, courbatus, meurtris par les efforts et les chutes des étapes piégeuses des deux derniers jours. Certes, quelques courageux, dont les deux anciens champions de France Nicolas Vogondy et Dimitri Champion, ont ouvert les 153 km qui séparent Cambrai à Reims, mais jamais les équipes de sprinteurs n’ont lâché la bride.
Il faut dire que les organisateurs leur ont placé des bâtons dans les roues en début du Tour. Durant cette première semaine qui leur est traditionnellement réservée, les gros mollets Cavendish, Hushovd et Farrar n’avaient pas encore pu s’expliquer à la régulière, contrariés par les chutes et le parcours moins roulant qu’à l’accoutumée. La neutralisation du sprint lundi par Fabian Cancellara, en raison des nombreuses chutes, avait notamment provoqué la colère des fusées en quête de points pour le maillot vert.
Cavendish trop court
Heureusement, le Tour sait varier les plaisirs. Après les pavés, c’est sur l’étape la plus courte et l’une des plus régulières que les coureurs pansent leur plaie. L’équipe Columbia, celle de Cavendish, met rapidement en place un tempo régulier, ne laissant jamais plus de 2 minutes d’avance aux échappés. C’est donc sans surprise que le peloton s’engage massivement dans les rues de Reims. A ce moment-là, le «train» Columbia semble maîtriser le rythme, à tel point que le maillot vert Thor Hushovd et quelques autres viennent se greffer aux sacoches de Mark Cavendish.
Mais étrangement, les équipiers du Britannique lèvent le pied trop tôt. Seul, celui qui s’est imposé sur six étapes en 2009 n’a pas le coup de pédale pour passer ses rivaux. A l’inverse, l’expérience et la forme du moment d’Alessandro Petacchi font merveille et l’Italien fait le doublé après sa victoire surprise de dimanche. Ses adversaires auront encore deux occasions jeudi et vendredi pour aller chercher leurs lauriers. Après, les coureurs reprendront leur costume de forçat pour attaquer les Alpes.