Haute-Loire : émotion à la marche blanche en mémoire d'Agnès

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CHAMBON-SUR-LIGNON (Haute-Loire), DIMANCHE MATIN. Des centaines de personnes ont rendu hommage à Agnès, la jeune collégienne violée et tuée mercredi.
CHAMBON-SUR-LIGNON (Haute-Loire), DIMANCHE MATIN. Des centaines de personnes ont rendu hommage à Agnès, la jeune collégienne violée et tuée mercredi.
| AFP/PHILIPPE DESMAZES

 

L'inacceptable! Choqués, près de 4 000 personnes, enseignants, parents et camarades d'Agnès ont participé ce dimanche matin à une marche blanche au Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire, à la mémoire de cette collégienne de 13 ans, violée, assassinée et brûlée mercredi par un lycéen de son établissement.
Alors que la mère d'Agnès a mis en cause le collège Cévenol, la direction de l'établissement a indiqué dimanche matin qu'elle n'était pas informé du passé violent du lycéen. «Nous avions des éléments de sa scolarité, mais pas connaissance de son passé judiciaire. On savait qu'il avait eu des ennuis avec la justice, mais on n'en connaissait pas la nature. Et nous n'avions aucun contact avec les services de justice», a déclaré devant quelques journalistes Philip Bauwens, directeur du Collège-lycée Cévenol, en marge de la marche blanche.

«Une étoile de plus dans le ciel», pouvait-on lire sur une grande banderole blanche tenue par deux jeunes en tête du cortège, parti peu après 10 heures de la place de la mairie. Les participants, parmi lesquels de nombreux élèves du Collège-lycée cévenol, l'établissement fréquenté par la victime et son assassin présumé, tenaient à la main des roses blanches et rouges. Une jeune fille brandissait un portrait peint d'Agnès, qui allait avoir 14 ans dans quelques jours.

Vendredi soir, le corps de la jeune fille, disparue depuis mercredi, a été retrouvé au lieu indiqué par son meurtrier présumé, dans la forêt, à quelques kilomètres de ce bourg de 2.800 habitants et du Collège-lycée cévenol. Agé de 17 ans, il a avoué l'assassinat et le viol d'Agnes. Il avait déjà été mis en examen pour viol sur une mineure en août 2010 dans le Gard. Il avait ensuite effectué quatre mois de détention provisoire avant d'être placé sous contrôle judiciaire fin 2010 en attendant d'être jugé.

«Il reconnaît qu'il l'a tuée, violée et brûlée», a déclaré devant la presse le procureur de la République de Clermont-Ferrand, Jean-Yves Coquillat, précisant qu'une information judiciaire avait été ouverte pour «assassinat et viol». Il reste «très froid et sans émotion», a indiqué samedi soir le parquet qui évoque pudiquement une mise à mort préméditée, «extrêmement violente».

«Elle a été tuée de façon extrêmement violente et brutale», a ajouté le procureur, insistant sur la préméditation de l'acte, pour lequel le lycéen s'était muni d'«objets» que le procureur n'a pas souhaité détailler par égard pour la famille de la victime.

«Il a reconnu en partie les faits sans s'expliquer sur ses motivations pour l'instant... La vérité est évolutive, il a fait de très longues déclarations depuis sa dénégation totale, mais pas d'explications cohérentes sur les faits», a encore dit le magistrat.Le procureur a coupé court aux questions sur un possible défaut de suivi de ce lycéen de 17 ans. «La fois précédente, les circonstances étaient identiques. C'était la même chose sauf que la victime est restée en vie... Il avait un contrôle judiciaire strict qu'il respectait. Il était suivi par un psychiatre, puis un psychologue dans l'établissement scolaire» du Chambon-sur-Lignon, où était aussi scolarisée Agnès, a-t-il ajouté.

Le procureur a insisté sur le fait que le lycéen, arrivé en novembre 2010, avait été jugé «réinsérable» dans cet établissement privé réputé, le Collège Cévenol, où il était scolarisé en Première alors qu'Agnès, interne comme lui, était en Troisième.

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