Gaël Monfils sorti de Roland-Garros après un match fou
Alors, il était comment le deuxième épisode du psychodrame Monfils-Fognini? Sans rythme, avec une fin pourrie. Comme une suite ratée, quoi. Après leur nocturne de mercredi soir (crampes, prises de becs et balles de matchs sauvée), les deux acteurs sont revenus entre les gouttes terminer leur cinquième set. Et au 6e jeu, c’est le Français qui a craqué sur la quatrième balle de match de l’Italien. Coup droit moisi dans le filet et défaite 6/2 6/4 5/7 4/6 (7/9). Out la Monf’ qui restait sur une demie en 2008 et un quart en 2009. «C’est relou de perdre ici à Roland-Garros. Il n’ y a pas mort d’homme, j’apprends», a analysé Monfils en conférence de presse.
Mais comment a-t-il pu laisser filer ce match, lui qui eu a la main sur la rencontre au troisième (un break d’avance) et au quatrième set (deux breaks d’avance)? Le grand échalas, pas vraiment du genre à se poser des questions d’habitude, est totalement sorti de son match. Et à plusieurs reprises, notamment au cinquième set. «C’est la première fois que je casse une raquette. En même temps, c’était bien, ça m’a remis dedans.» L’un des plus gros espoirs français paye aussi le manque de rythme de ses coups et son absence parfois totale d’initiative sur le terrain. Une passivité flagrante jeudi. «J’ai moins confiance en mes coups et en ma tactique en ce moment donc je reviens à ma nature plus défensive», explique le numéro 15 mondial qui n’a joué que 6 matchs sur terre avant d’arriver à Roland-Garros.
Et puis surtout, il y a Fabio Fognini. «C’est un joueur talentueux qui a fait preuve de pas mal de caractère. J'aime beaucoup Fabio», a félicité Monfil à la fin du match. On est prié de le croire. Car, vu des tribunes, on a comme l’impression que ces deux-là ne partageront pas leur chambre d’hôtel. Après l’imbroglio de mercredi soir (l’Italien veut continuer à jouer dans l’obscurité, puis se ravise, «Il a insulté tout le monde dans le vestiaire») et les critiques contre le public à cause d’un laser, l’Italien, hué à son entrée sur le court, balance une balle sur le Français dès l’échauffement de jeudi. Ambiance. «Il y avait de la tension», explique laconiquement l’Italien qui remporte ce match fou. Pas de quoi atterrer Monfils. «C'était marrant, jouer dans la nuit, c'est incroyable. J'ai pris du plaisir. J'ai perdu 9/7 au troisième ou je ne sais pas combien, mais ça restera une super expérience.