Ahmadinejad réélu


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Mahmoud Ahmadinejad
Le président sortant Mahmoud Ahmadinejad filait vers la réélection à l'issue du scrutin présidentiel de vendredi en Iran, selon les résultats , fournis par les autorités au lendemain d'une journée de mobilisation inédite. Ahmadinejad est crédité de 64,88%, selon le président de la commission électorale au ministère de l'Intérieur, Kamran Daneshjoo, qui a précisé que les votes comptabilisés jusque-là concernaient l'ensemble du pays. Son principal rival, le conservateur modéré Mir Hossein Moussavi, qui avait clamé sa victoire à la clôture du scrutin, obtenait 32,6%.
Depuis l'annonce des premiers résultats partiels le ministère n'a fourni aucun chiffre sur le taux de participation. Mais le niveau de participation ira jusqu'à plus de 36 millions de votes, soit un taux de 75% à 82%. Le président ultraconservateur possédait plus de 9,5 millions de voix d'avance (18,787,766 contre 9,269,998). "La différence entre le nombre de votes obtenus par Ahmadinejad et ceux recueillis par ses rivaux est telle que tout doute sur sa victoire sera interprété comme une forme d'humour par l'opinion publique", a déclaré son directeur de campagne. Il a aussi ridiculisé l'annonce de M. Moussavi, en estimant que "l'annonce théâtrale d'une victoire par ceux qui ont perdu l'élection est le dernier épisode d'un projet de propagande irréelle et négative mené depuis trois mois". Mir Hossein Moussavi et ses partisans ont dénoncé une manipulation du scrutin et des violations dans son déroulement, alors que la participation record constatée par les autorités était censée favoriser sa candidature.
"Nos QG ont été attaqués"
Des supporteurs se sont rendus dans les rues de Téhéran au milieu de la nuit pour célébrer la victoire. Mahmoud Ahmadinejad "est un génie", clamaient certains. "Je suis heureux de la victoire de mon candidat. Il aide les pauvres et attrape les voleurs", expliquait l'un d'eux. Les deux autres candidats, le réformateur Mehdi Karoubi et le conservateur Mohsen Rezaï, obtenaient moins de 2% chacun (respectivement 0,88% et 2,3%). Le résultat officiel doit être annoncé samedi matin par le ministère de l'Intérieur. Pour être élu au premier tour, tout candidat devait obtenir au moins 50% plus une voix.
Après l'annonce de la fermeture des bureaux de vote, en soirée, M. Moussavi avait revendiqué une large victoire. Mais, peu après, l'agence officielle Irna avait annoncé un net succès de Mahmoud Ahmadinejad. Dans le communiqué M. Moussavi a par ailleurs affirmé que ses équipes avaient "constaté dans certaines villes comme Shiraz, Ispahan et Téhéran un nombre insuffisant de bulletins de vote". "Certains de nos QG ont été attaqués. Je poursuivrai, avec le soutien du peuple, les personnes à l'origine de ces actes illégaux", a-t-il assuré.
La campagne électorale s'est déroulée dans un climat acerbe entre candidats mais aussi dans une atmosphère festive, à un niveau jamais vu en 30 ans de République islamique. Elle a aussi reflété des divisions profondes sur l'avenir de l'Iran après quatre ans de mandat Ahmadinejad. Les adversaires du président ont notamment critiqué sa rhétorique dure sur la crise du nucléaire et sur Israël, qui a contribué à l'isolement du pays.
D'après agence